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Simone Wapler: l’euro bientôt aux abonnés absents

dollar-burnDeutsche Bank a des difficultés. Deutsche Bank est “systémique”, mot récent apparu en 2008, pour dire que ses difficultés menacent le système monétaire et financier actuel qui est le créditisme. Par conséquent, Deutsche Bank menace donc aussi l’euro.

Pardonnez l’emploi de “créditisme”, cher lecteur, ce néologisme qui nous appartient, mais il est plus précis que “système”. Le créditisme est l’organisation selon laquelle on peut échanger quelque chose contre une promesse de payer un jour dans le futur avec des gains futurs. Autrefois, lorsque les monnaies étaient reliées à l’or et l’argent, on échangeait quelque chose contre autre chose de déjà existant.

Après la seconde Guerre mondiale, le dollar est devenu la monnaie des échanges internationaux, les Etats-Unis étaient les véritables vainqueurs, plus gros exportateurs et importateurs au monde. La livre s’est alors effacée de la scène internationale. Jusqu’en 1971, les Etats-Unis garantissaient aux autres gouvernements un échange de dollars contre une quantité fixe d’or. En 1971, cette garantie fut jetée aux orties et le créditisme prit son essor. Toutes les monnaies furent “flottantes”, de simples promesses de payer.

Aujourd’hui, deux économies dominent le commerce mondial. Les Etats-Unis et la Chine. Mais ce qui s’échange, s’échange toujours presqu’exclusivement en dollars. Les promesses de payer sont comptabilisées en dollars. Pour importer et exporter, il faut des dollars.

Voici un graphe de Bloomberg tout frais d’hier. Comme vous le voyez, la Chine pèse désormais plus lourd que les Etats-Unis dans le commerce mondial, et pourtant, sa monnaie, le yuan, n’est rien au niveau international.160929_lca_yuan
Source: Bloomberg “China’s Ambitious Plan to Make the Yuan the World’s Go-To Currency”.

L’article de Bloomberg parle du plan de la Chine pour que le yuan devienne la nouvelle devise mondiale. Mais ce n’est pas cela dont je veux vous entretenir.

Sur ce graphe, l’euro est aux abonnés absents ! La livre et le yen y figurent mais pas l’euro. Et c’est normal. Quand on dit “monnaie” ou “devise”, pensez “dette”, “promesse de payer”. La meilleure des promesses est celle de l’Etat : l’Etat fédéral américain, la Chine,… Donc un bon du Trésor américain. Mais où est l’Etat euro ? Un bund allemand vaut-il un bono espagnol ou une OAT française ?

Maintenant, voyez chaque poche monétaire comme un réservoir assez étanche : la zone dollar, la zone euro… Dans chaque réservoir les “liquidités” abondent. Mais pour passer d’un réservoir à un autre, il faut utiliser les tuyauteries bancaires, le crédit interbancaire au niveau international. Pour importer et exporter, il faut des dollars et une banque.

Toute grosse banque ne peut pas exister sans avoir accès à des dollars. Faute de dollars, ce n’est qu’une épicerie de province. Notez bien, cher lecteur, que certaines petites banques régionales peuvent constituer un excellent abri pour votre vrai argent, car justement, elles ne sont pas “systémiques” ! Ne les méprisez surtout pas. Small is beautiful vaut mieux que “trop gros pour faire faillite”.

Mais avec le spectre de Deutsche Bank (et Commerzbank et Monte dei Paschi di Siena, etc …) qui plane sur la Zone euro, pensez-vous que les autres banques qui ont des dollars vont les prêter facilement aux banques européennes ? Non. Elles ont peur de ne jamais les revoir. Elles ont des cactus dans les poches. L’euro n’était déjà qu’une ombre sur la scène du commerce international. Mais avec la crise bancaire qui s’annonce, il risque bien de disparaître pour de bon…

Le pleurerons-nous ? L’euro avait justement la qualité rare de ne pas être une monnaie d’Etat. Mais c’est un échec et ce qui ne marche pas doit disparaître. Les monnaies qui ne sont pas d’Etat, qui ne sont pas une “promesse de payer” sont l’or et l’argent-métal. Sous leurs règnes, on échangeait quelque chose contre autre chose, les crises étaient plus limitées et on ne détruisait pas le futur. Le créditisme n’est pas une avancée, c’est une régression.

Pour plus d’informations et de conseils de ce genre, c’est ici et c’est gratuit

Source: la-chronique-agora


simone-waplerSimone Wapler est directrice éditoriale des publications Agora, spécialisées dans les analyses et conseils financiers. Ingénieur de formation, elle a quitté les laboratoires pour les marchés financiers et vécu l’éclatement de la bulle internet. Grâce à son expertise, elle sert aujourd’hui, non pas la cause des multinationales ou des banquiers, mais celle des particuliers.

Elle a publié « Pourquoi la France va faire faillite » (2012), « Comment l’État va faire main basse sur votre argent » (2013), « Pouvez-vous faire confiance à votre banque ? » (2014) et « La fabrique de pauvres » (2015) aux Éditions Ixelles.


               
Le retour au Standard Or d’Antal Fekete                            Dernière intervention de P.Herlin sur l’or
                      

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7 Commentaires pour l'article Simone Wapler: l’euro bientôt aux abonnés absents

  1. Certes, l’Euro a un train de retard. Mais de là à nous faire croire qu’il n’est « qu’une ombre sur la scène du commerce international », cet article frôle l’imposture intellectuelle.

    En reprenant le graph de Bloomberg, on observe que le dollar représente 41.9% des échanges, GBP = 8.4%, JPY = 3.2% et CNY = 1.8%. Soit un total de 55.3%.

    Et les 44.7% restant? Ils s’échangent en Lilangeni swazilandais, où est-ce que l’Euro y a une part?

    Je rappelle qu’il s’agit de la deuxième monnaie de réserve dans le monde.

    http://www.obligations365.com/

    • Bis repetita placent !
      Mais c’était déjà dit…
      Par contre, le risque de disparition de l’euro n’est sûrement pas un risque nul, et c’est bien dans cet esprit que le graphique de BLOOMBERG représente quasiment un « casus belli ».

  2. Notez l’argumentaire spécieux de S.W :
    « Sur ce graphe, l’euro est aux abonnés absents ! La livre et le yen y figurent mais pas l’euro. Et c’est normal. Quand on dit “monnaie” ou “devise”, pensez “dette”, “promesse de payer”. La meilleure des promesses est celle de l’Etat : l’Etat fédéral américain, la Chine,… Donc un bon du Trésor américain. Mais où est l’Etat euro ? Un bund allemand vaut-il un bono espagnol ou une OAT française ? »

    BLOOMBERG exclut toute la zone euro du COMMERCE INTERNATIONAL, et S.W met le pied dans le caca en essayant de nous donner des explications fumeuses sur la Dette des Etats dont l’UE ne fait pas partie.

    Et ça donne ceci :
    ANALYSE (TENDANCIEUSE) DE BLOOMBERG
    US $ 41,9%
    UK 8,4%
    JPN 3,2%
    CHINA 1,8%
    S/TOTAL 55,3%
    EURO 44,7% EURO ABSENT ????
    TOTAL 100,0%

    L’EURO est de facto la première monnaie d transaction internationale, et ça ne plaît pas à BLOOMBERG…

    Donc, ils présentent un graphique tronqué : la somme ne fait pas 100% des règlements internationaux, ce qui à peu de choses près situe l’EURO comme la PREMIERE DEVISE INTERNATIONALE, grâce aux ALLEMANDS et aux PARADIS EUROPÉENS (Irlande, Pays-Bas, Luxembourg, et autres).

    S.W connaissait cette critique avant de publier à nouveau cet article.
    ERRARE HUMANUM EST, PERSEVERARE DIABOLICUM EST…

  3. mais ouiiiii ,et l’once d’or à 10 0000 $ !!!!!!

  4. Depuis le temps que le dollar doit s’effondrer, il s’apprécie et de plus tout le monde en veut faute de quoi on risque la mort, ils en veulent tous de ce PQ de dollar américain (…) ; l’or doit monter en flèche, on nous le ressasse depuis des années, ça en devient même fatiguant et après une petite hausse en début d’année, aujourd’hui c’est patatra car « il est manipulé » ; l’euro, cette monnaie qu’on nous a imposée, va mourir ; mon petit doigt me dit que c’est encore un truc que je ne verrai pas de mon vivant… Et cette Deutsche Bank qui doit faire faillite, à votre avis ? Je vois déjà les oreilles du lapin qui va s’apprête à sortir du chapeau.

  5. Elle n’est pas la seule…Pour Oswald Grübel, ex-président des banques suisses UBS et Credit Suisse.

    «La population va finir par perdre confiance dans les monnaies et dans les banques centrales. En conséquence, les taux d’intérêt augmenteront rapidement, les investisseurs professionnels vendront leurs obligations, mais ne trouveront aucun acheteur parce que les banques ont échoué en raison des exigences de fonds propres que l’on veut leur imposer.»

    Le conseil de Monsieur Grübel « Je ne peux que vous recommander un chose : Augmenter la proportion d’or dans vos investissements à 30 %. »

    http://www.apocalypseannoncée.fr

  6. Ah, le « criditisme », j’adore ce mot. Comment dirai-je, tout simplement « ENORME » Ha ha ha, hi hi hi, ho ho ho !!!!!!!!!!!!! Je suis en apothéose.

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