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Charles SANNAT: L’effroyable bilan des banques françaises… et l’immense danger pour votre épargne ?

bankC’est le think tank Génération libre qui a sorti il y a quelques jours un rapport intitulé « Casser la rente bancaire ».

Et là, disons-le, même les plus communistes d’entres vous seront d’accord pour rejoindre ce constat posé par les plus libéraux parmi vous, ce qui est assez drôle d’un point de vue idéologique puisque tout serait censé opposer ces deux catégories. Sauf que… effectivement, nous avons un immense problème avec nos banques.

Les banques poursuivent leur logique de banque et de profitabilité comme n’importe quelle société privée. Là n’est pas le problème, les banques ne sont coupables de rien et il ne faut pas attendre d’elles qu’elles soient raisonnables.

Dites à mon fils de 8 ans, gourmand comme pas deux, « regarde ce gros saladier de bonbons mais tu n’en prends pas », et vous aurez évidemment un marmot que vous prendrez la main dans le sac dès que vous tournerez le dos. Un banquier c’est comme mon fils de 8 ans devant un saladier de bonbons. C’est aux autres d’être responsables pour lui.

Se pose donc logiquement l’encadrement des banques et la nécessité de « casser » cette rente bancaire, de casser ces banques dites trop grosses pour faire faillite, systémiques et qui font courir un risque inconsidéré à notre pays.

3 fois le PIB français pour nos 4 plus grosses banques !

« Les grandes banques françaises ont une taille de bilan exceptionnellement élevée.

Actuellement, dans la zone euro, six banques ont un bilan supérieur à 1 000 milliards d’euros, et quatre sont françaises. Leurs bilans additionnés représentaient, fin 2015, 5 865 milliards d’euros soit 281 % du PIB.

Aucun autre État de la zone ne compte autant de mastodontes financiers. Commerzbank, la seconde grande banque allemande, a un bilan de 550 md€ et les autres banques de taille importante, les Landesbanken, ont un total de bilan de l’ordre de 300 md€. En Espagne, la seconde banque, BBVA, a un bilan de 583 md€. En Italie, Unicredito a un bilan de 845 md€ et Intesa Sanpaolo de 626 md€.

Rapportée au PIB de la zone euro dans son ensemble, la taille relative du bilan des banques françaises est évidemment bien moindre. Néanmoins, s’il s’agit de rapporter la taille des banques à la taille de leur pays de rattachement qui, in fine, reste le garant en dernier ressort de leur solvabilité. Prendre la zone euro comme référence n’a pas grand sens tant, du moins, qu’une union bancaire complète n’est pas mise. »

Bon, même la Deutsche Bank, dont on parle tant, a une taille de bilan inférieure à notre plus grosse banque française et européenne… BNP Paribas !

Retenez ces chiffres

À titre de comparaison, pour la Deutsche Bank, nous avons 1 611,4 milliards d’euros de bilan.

BNP Paribas 1 800,1 milliards d’euros de bilan.

Groupe Crédit Agricole 1 706,3 milliards d’euros de bilan.

Société Générale 1 235,3 milliards d’euros de bilan.

Groupe BPCE 1 123,5 milliards d’euros de bilan.

Total 4 banques françaises : 5 865,2.

PIB France (2015) : 2085,5.

En % PIB : 281 %.

Enfin, histoire de rigoler un peu, je vous rappelle que le FGDR, le très célèbre Fonds de garantie des dépôts, dispose d’un maximum de 2 milliards d’euros placés sous forme de fonds détenus par ces mêmes banques… Bref, vous n’avez rien à en attendre en cas de vrai et gros problème.

La France serait incapable de sauver ses propres banques !!

Vous avez remarqué qu’il manque le CIC, le Crédit Mutuel et le LCL ou encore d’autres banques qui restent tout de même de taille respectable !

Le constat est simple. Nous sommes en 2016, presque 9 ans après le début de la crise des subprimes.

Notre système bancaire est toujours aussi hypertrophié. Rien ou presque n’a été fait comme je n’ai eu de cesse de le dire et de le répéter. Les législations passées ne seront d’aucune utilité, et au bout du compte, notre pays, la France, serait bien incapable de sauver son propre système bancaire.

Plus que jamais, vous devez avoir en tête ces réalités. Seule la BCE pourrait imprimer suffisamment de billets au prix d’une dépréciation significative de la valeur de votre monnaie et donc d’une inflation.

Votre papier monnaie, ou plus précisément vos euros « numériques », ne vaut que la confiance que tout le monde fait semblant d’accorder à la solidité des banques qui restent encore et toujours des colosses aux pieds d’argile.

Vous pouvez croire en la fiction que tout va bien.

Vous pouvez aussi avoir des doutes, et des sérieux.

Si c’est le cas, vous devez diversifier vos actifs et vous préparer à la prochaine étape de la crise qui sera une résolution monétaire de cet empilement ingérable de dettes et d’actifs pourris.

Charles Sannat

Source: insolentiae

6 Commentaires pour l'article Charles SANNAT: L’effroyable bilan des banques françaises… et l’immense danger pour votre épargne ?

  1. Je m’étonne que M. Sannat ait oublié que LCL est depuis longtemps dans le groupe Credit Agricole.

  2. « Diversifier ses actifs »
    Les éconoclastes sont pareilles, ils déplorent, eux aussi, des effets dont ils chérissent les causes.
    Ce qui me surprends le plus de la part de tous les acteurs économiques, c’est qu’ils compartimentent tous la situation sans pouvoir ou vouloir en percevoir l’ensemble, mais en politique, à de très rares exceptions près, Monsieur Asselineau, il en est de même.
    Je le redis, c’est le système dans son entier qui se casse actuellement la figure et ce n’est plus le moment de diversifier ses actifs mais celui de fuir.
    Vendez tout et achetez du terrain arable, des matières premières, de l’or et de petites et anciennes œuvres d’art et installez-vous en toute discrétion dans un coin pénard en vous faisant apprécier de la population.
    Il ne s’agit plus que de question de mois, semaines ou jours avant que tout n’explose alors faites vite.
    Il faudra quelques personnes ayant agi ainsi pour que l’économie du pays redémarre rapidement, je n’écris donc pas ça par pure bonté d’âme mais après une réflexion purement politique.
    Pour certains, ce sera un pari, mais autant est-il possible de revendre du terrain ou des matières premières si rien ne se passe, autant les fameux actifs , si tout s’effondre, vous ne pourrez même pas en tapisser votre chambre à coucher comme il en fut en 1917 pour les possesseurs des emprunts russes.

    • Pourquoi, l’effondrement serait-il pour bientôt ?

      Jovanovic en parle depuis ~2007. L’indice de la peur est en berne depuis ~2011 et il est encore bien en deçà de ses sommets de 1800$ Monsieur-Madame tout le monde a confiance dans la vie. Il y a assez de propagande pour les chomeurs pour leur faire avaler que c’est leur faute et que se sont des lâches car tout va bien. etc.

      L’effondrement de 1911, si je me souviens bien, avait été planifié par JPMorgan. Les banques centrales peuvent baisser les taux d’intérêt à volonté de quelques points par année : la barrière psychologique des taux négatifs a été franchie allègrement. Pour le moment on volent le peuple avec dignité et tout le monde garde la tête haute.

      • Ce fut en 2006 que je savait que le système allait à la catastrophe et quelques années auparavant j’en avais compris la logique qui, ma fois, n’est pas vraiment compliquée à comprendre en pouvant se résumer tout simplement ainsi:
        Si vous fermez les usines et fabriques là où sont produits les objet manufacturés pour les faire fabriquer ailleurs, là où les coût sont au plus bas, pour vendre ces marchandises là-même où vous avez fermé usines et fabriques et fait monter le chômage et baisser les salaires, se posera, à un moment ou à un autre, obligatoirement la question centrale, « qui peut acheter », puisque les fabricants ne peuvent pas acheter et les acheteurs aux revenus baissiers ou devenus chômeurs non plus?
        Ensuite, vous pouvez tourner autour comme vous voulez, y adjoindre moult compléments, cette logique est là et indépassable et c’est celle-là qui génère la désindustrialisation actuelle tout simplement parce que dès que vous êtes arrivés à un certain niveau de déstabilisation de l’économie, ce mécanisme s’entretient de lui-même jusqu’à ce que tout s’arrête.
        A l’origine, il aurait fallu conserver les frontières et que les pays les plus riches de l’époque subventionnent les pays les plus pauvres à fond perdu.
        Les puissances monétaires avaient cru que de faire comme ils ont fait leur permettrait d’amasser un immense pactole sans risque et de pouvoir gagner la lutte des classes, ce sont les derniers à encore y croire.
        Or, tout cela va causer leur perte autant que de la nôtre, certains le comprennent et accumulent de l’or pour fuir, les autres subiront toutes les foudres populaires d’avoir été trop imbus de leur pouvoir.

  3. Comparer un stock à un flux (bilan/PIB) n’a pas de sens. Une comparaison intelligente serait de mettre en rapport :
    – soit le compte de résultat au PIB
    – soit le bilan au patrimoine accumulé

    Ce faisant, le total des bilans des banques françaises correspond à environ 50% du patrimoine français, ce qui n’a rien d’extraordinaire ni d’affolant.

  4. – François Hollande, Discours de l’Université d’été 2008 du PS
     » Alors jamais, la nécessité d’un Nouvel Ordre International n’a parue aussi nécessaire autour de trois principes que nous portons depuis des années, les socialistes mais pas simplement les socialistes…  »
    https://www.facebook.com/notes/ceux-qui-nous-gouvernent/les-d%C3%A9clarations-du-nouvel-ordre-mondial/458824924136186

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