La Réserve fédérale américaine (Fed, banque centrale) a fait part, mercredi 27 janvier, de sa préoccupation à propos des turbulences financières actuelles et du ralentissement de la croissance mondiale. A l’issue d’une réunion de deux jours de son comité de politique monétaire, elle a laissé ses taux directeurs inchangés. Ces derniers évoluent dans la fourchette de 0,25 % à 0,50 %. Malgré un discours un peu plus pessimiste que celui adopté en décembre 2015, lors de la précédente réunion, l’institution monétaire continue toutefois de prévoir un relèvement « graduel » du loyer de l’argent au cours des prochains mois.
Après avoir relevé les taux directeurs pour la première fois en neuf ans, il y a six semaines, la Fed a donc légèrement changé de ton. « La croissance économique [aux Etats-Unis] a ralenti à la fin de l’année », constate-elle dans son communiqué. Par ailleurs, « le comité surveille étroitement l’économie mondiale et les développements financiers, et évalue leurs implications sur le marché du travail et l’inflation » dans le pays, souligne-t-elle. Un diagnostic qui a fait l’objet d’une unanimité au sein du comité.
« Dans le sens de la prudence »
La Fed semble avoir de plus en plus de difficultés à jauger l’impact sur l’économie américaine de la baisse du pétrole et du ralentissement dans un certain nombre de pays, à commencer par la Chine. Malgré les progrès sur le marché de l’emploi, la bonne tenue de la consommation et la reprise du marché immobilier, l’économie des Etats-Unis est menacée de l’extérieur. Les turbulences sur les marchés financiers pourraient saper la confiance des ménages et des entreprises, tandis que la montée du dollar commence à miner les exportations.
Alors que jusqu’à présent beaucoup d’acteurs de marché tablaient sur un nouveau relèvement des taux d’intérêt dès la prochaine réunion de la Fed, les 15 et 16 mars, cette probabilité s’est amoindrie ces derniers jours en raison de ce contexte tumultueux. « Dans l’ensemble, les changements dans le communiqué vont dans le sens de la prudence », remarque Joshua Shapiro, économiste chez MFR, qui anticipe deux relèvements cette année.
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