Les marchés ont été agréablement surpris vendredi dernier après un rapport sur l’emploi bien meilleur que prévu, qui a stimulé l’optimisme d’une reprise rapide en forme de V tandis que l’économie rouvre. Mais dans son podcast de vendredi, Peter Schiff a douché les espoirs concernant cette fameuse reprise. Il a expliqué qu’étant donné l’énorme quantité d’argent que la Réserve fédérale et le gouvernement américain ont injecté dans l’économie, il sera impossible de revenir en arrière.

Le rapport sur le chômage publié vendredi par le département du Travail a été une véritable surprise. Les analystes s’attendaient à une énorme perte d’emplois en mai. Au lieu de cela, l’économie en a créé un peu plus de 2,5 millions. Le taux de chômage est passé de 14,7% à 13,3%.

Nous savons qu’il y a eu un nombre important de licenciements en mai. Les nouvelles demandes d’allocations chômage s’élèvent en moyenne à environ 2 millions par semaine. Mais apparemment, une grande partie des 20 millions de personnes qui ont perdu leur emploi en avril ont été réembauchées en mai.

Comment pouvons-nous donner un sens à ces chiffres ?

Peter a expliqué qu’il pense qu’une grande partie des réembauches a été encouragée par des programmes gouvernementaux.

Peter Schiff: « N’oubliez pas que l’une des raisons est que le gouvernement paie les entreprises soit pour ne pas licencier les gens en premier lieu, soit pour les réembaucher. N’oubliez pas non plus que lorsque vous avez contracté un prêt, le PPP – programme de protection des chèques de paie – c’est une subvention si vous ne licenciez personne. Et si vous licenciez des gens, tant que vous les réembauchez, vous n’avez pas à rembourser le prêt. Donc, il y avait probablement beaucoup de pression sur beaucoup d’entreprises pour réembaucher des personnes dont elles n’avaient probablement même pas besoin. Mais s’ils ne les réembauchent pas, ils devront rembourser ce fameux prêt PPP, donc ils les ont quand même réambauchés. »

Si tout ceci est avéré, alors beaucoup de gens qui ont été réembauchés pourraient bien se faire renvoyer rapidement.

Peter Schiff: « Vous n’avez pas à conserver ces personnes éternellement afin de ne pas rembourser le prêt. Il suffit de les rembaucher suffisamment longtemps pour être sûr à ne pas avoir à rembourser de prêt. Et rappelez-vous, il y a beaucoup d’autres entreprises, comme les compagnies aériennes, par exemple, qui dans le cadre d’un renflouement ont obtenu beaucoup d’argent à condition de ne pas licencier. Eh bien, il y a une date où maintenant ils peuvent commencer à licencier. Donc, je pense que nous avons beaucoup d’incitations artificielles ou d’interférences sur le marché de l’emploi. »

En plus de cela, le gouvernement dépense beaucoup d’argent qu’il n’a pas. Les déficits explosent. La Réserve fédérale imprime des milliers de milliards de dollars. Et tout ça pour garder les gens occupés.

Peter Schiff: « Quelle serait l’ampleur de ces chiffres du chômage sans ces déficits massifs et tout cet argent qui ne fait que retarder d’innombrables licenciements qui finiront par arriver de toute façon ? En fait, cela pourrait avoir l’effet inverse de celui escompté en exacerbant le nombre de licenciements parce que nous pourrions affaiblir financièrement beaucoup de ces entreprises avec ces incitations qui ont été mises en place. »

Peter a expliqué de façon ironique, que même avec ce très surprenant rapport sur l’emploi, le président Trump appelle à davantage de stimuli.

Peter Schiff: « Si l’économie est si forte, pourquoi devons-nous la stimuler encore davanatge ? »

Ce rapport sur le chômage a fait monter les marchés boursiers américains et l’or a chuté alors que les investisseurs sont devenus encore plus optimistes quant à la reprise dite en forme de V. Mais Peter soulève une question importante pour ceux qui croient que le pire est derrière nous et que l’économie est sur le point de repartir

Peter Schiff: « Comment la Fed va-t-elle faire pour retirer toute cette liquidité ? Toute cette énorme liquidité que la Fed a mis dans l’économie. Elle a créé tout cet argent sur la base d’un ralentissement plus que significatif – une récession / dépression plus profonde qu’on ne le pense et durable dans le temps. Et à des fins préventives, ils ont simplement retiré l’évier de la cuisine tant ils impriment d’argent. Et ils ont imprimé tout cet argent, et ont acheté toutes ces obligations, et toutes ces obligations d’entreprises qu’ils possèdent maintenant, mais que se passerait-il s’ils paniquaient ? Et si maintenant tout allait bien ? Comment la Fed va-t-elle pourvoir faire pour retirer toute cette énorme quantité de liquidités ? C’est mission impossible ! Comment vont-ils faire pour revenir en arrière et commencer à vendre toutes les obligations qu’ils ont achetées ? Comment vont-ils augmenter les taux d’intérêt alors que toute cette hausse supposée repose à 100% sur tout cet argent qu’ils ont imprimé ? »

Si la récession est terminée, même les keynésiens doivent concéder que l’inflation est une menace. Si les prix commencent à augmenter, la Fed va-t-elle simplement laisser ce phénomène se produire ?

Peter Schiff: « Qu’advient-il de la prétendue reprise si les taux d’intérêt et les prix à la consommation se mettent à augmenter ? Donc, tout ceci est impossible. Croire que nous allons avoir une reprise aussi rapidement est inimaginable compte tenu de ce que cela occasionnerait et de ce que cela obligerait la Réserve fédérale à faire, à savoir que cette reprise se poursuive. »

Greyerz: « Hyperinflation à venir et dépréciation monétaire en cours,… Ruez-vous sur l’Or ! » Peter Schiff: « L’hyperinflation est le scénario le plus probable – Ils vont déclencher un tsunami d’inflation ! Détenez de l’or avant qu’il ne soit trop tard !! »

Il est important de se rappeler que l’économie n’allait pas bien déjà avant le COVID-19. La Fed était déjà engagée dans une baisse des taux et d’impression monétaire(QE). Le gouvernement fédéral était déjà bien parti pour creuser un déficit de 1 000 milliards de dollars.

Peter Schiff: « Cette récession avait déjà commencé de manière fracassante, mais elle n’est pas terminée. Nous connaissons actuellement un petit regain d’optimisme. Mais ne vous bercez pas d’illusions quant à une reprise imminente. Les dommages économiques existaient déjà bien avant le COVID-19 et désormais ils sont encore plus importants. »

Source: schiffgold – Voir les précédentes interventions de Peter Schiff

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