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Etienne Henri: Mettez le potentiel de l’hydroélectricité en portefeuille

Dans le dernier article, nous avons vu les avantages de l’hydroélectricité sur les autres formes de production électrique. Il s’agit de la seule production d’électricité qui fonctionne sans pollution, sans émissions de CO2, et sans consommation de ressources fossiles ou destinées à l’alimentation humaine. A part l’hydrogène ou la future fusion nucléaire, qui peut faire mieux ?

Tous ces atouts ont conduit à la construction massive de centrales hydroélectriques dès les trente glorieuses. Aujourd’hui, alors que près de 75% du potentiel hydroélectrique français est correctement exploité, quel est le potentiel de croissance du secteur ? Est-il possible pour un particulier de se positionner sur ce marché ?

La réponse est oui, et je vais vous proposer aujourd’hui deux manières d’investir dans l’hydroélectricité.

Et si vous possédiez votre propre centrale ?

Il est tout à fait possible, en tant que particulier, de vous porter acquéreur d’une micro-centrale hydroélectrique. Pour le prix d’une belle résidence secondaire, vous pouvez devenir propriétaire d’un outil industriel complet qui produit une électricité fiable et bon marché. Bien sûr, le marché de la centrale hydraulique n’est pas très liquide (le jeu de mots était inévitable !).

Un tel investissement présente toutefois nombre d’avantages en cette période de taux bas.

Un cashflow facile à anticiper : La production électrique d’une centrale (donc son chiffre d’affaires) dépend du débit du cours d’eau sur lequel elle est installée. La pluie étant par nature capricieuse, toutes les années ne sont pas rigoureusement identiques. Il suffit cependant de consulter la production des dernières années d’exploitation pour calculer un cashflow moyen.

De faibles investissements : une micro-centrale ne nécessite pas de personnel en dehors des interventions ponctuelles. Les installations ont une durée de vie de plusieurs dizaines d’années, et jusqu’à 100 ans pour la turbine.

Une législation à évolution lente : les tarifs de rachat des kWh produits sont mis à jour tous les 10 ans. Le prochain arrêté (Contrat H16) devrait être publié ce mois-ci. Il donnera une nouvelle visibilité aux investissements dans l’hydroélectricité.

En investissant dans une micro-centrale, vous pouvez espérer un retour sur investissement de 5% à 7% annuel. Ce type d’acquisition peut facilement bénéficier d’un financement bancaire, le business plan ne présentant quasiment aucune incertitude. Avec des taux d’emprunt au plancher, l’achat d’une micro-centrale est une activité secondaire idéale pour quiconque souhaite préparer sa retraite ou augmenter son patrimoine.

Bien sûr, la recherche de la perle rare peut prendre quelques mois. Bien sûr, sa gestion demande un peu de temps… Mais il en est de même pour tous les investissements. Si vous avez investi dans l’immobilier locatif en direct, vous savez que sa gestion n’est pas non plus de tout repos !

Notez tout de même qu’il existe certaines subtilités administratives. Toute installation utilisant la force des cours d’eaux doit posséder une autorisation des pouvoirs publics. Il est donc obligatoire de se renseigner sur la durée de la concession sur laquelle s’appuie l’exploitation de la centrale. L’accompagnement d’un professionnel du secteur est vivement conseillé lors de la construction de votre projet d’acquisition.

Pour un investissement plus abordable et sans risque de vous laisser submerger par la complexité administrative, vous pouvez également vous tourner vers les acteurs cotés en bourse.

L’investissement sans risque : les équipementiers

Traditionnellement, les équipementiers sont les bénéficiaires silencieux des grandes tendances industrielles. Ils profitent des flux financiers du secteur sans en assumer le risque opérationnel.

Si vous avez lu attentivement la précédente Quotidienne, vous objecterez avec raison que le potentiel hydroélectrique français étant déjà bien exploité, il est peu probable d’assister dans un futur proche à une explosion du nombre de centrales.

Deux facteurs viennent toutefois nuancer ce constat.

Tout d’abord, la plupart des centrales ont été construites dans les années 1950. Il est grand temps pour les opérateurs de moderniser les turbines et alternateurs (que l’on parle de petites ou grosses unités de production). Ce plan d’investissement, contraint par le calendrier, est inévitable et remplira le carnet de commandes des équipementiers.

D’autre part, les progrès technologiques font que les micro-centrales et picocentrales (moins de 20 kW) deviennent de plus en plus rentables. On peut s’attendre dans un avenir proche à une multiplication du nombre de centrales de moins de 150 kW. Elles ont l’avantage de ne pas nécessiter de concession, et d’être suffisamment peu chères pour intéresser les particuliers.

Certaines sociétés proposent déjà des solutions clé-en-main et rentables hors financements publics. Elles peuvent être installées dès que la hauteur de chute dépasse deux mètres. En région montagneuse ou vallonnée, tous les terrains possédant un cours d’eau sont virtuellement exploitables.

Il suffirait d’une enveloppe de financement public alléchante pour que ces installations deviennent la nouvelle coqueluche des Français.

Dans ce cas, je vous conseillerais bien sûr d’éviter l’installation d’une pico-centrale sur votre terrain et de préférer un investissement dans les constructeurs. Gardez toujours en tête ce qui s’est passé avec les panneaux solaires vendus aux particuliers. La période d’euphorie (financée par l’argent du contribuable) a profité aux installateurs et fabricants qui s’étaient positionnés tôt sur ce marché. Les malheureux consommateurs se retrouvent aujourd’hui avec un tarif de rachat en baisse et du matériel dont la durée de vie n’est pas celle escomptée.

Dans une optique d’investissement sans risque, je vous propose de traverser les Alpes et de vous tourner vers le groupe autrichien Andritz. Créé en 1852, il opère dans l’industrie papetière (berceau historique de l’hydroélectricité), les centrales hydroélectriques, la métallurgie et l’environnement.

Les systèmes hydrauliques Andritz ont actuellement les faveurs d’EDF lors des remises à niveau des centrales.

L’autrichien a su investir et proposer des innovations dans un domaine où les évolutions techniques étaient au point mort depuis des décennies. Résultat des courses : Andritz est en train d’éclipser Alstom Power (désormais filiale de General Electric), le fournisseur historique de turbines et alternateurs des centrales hydroélectriques EDF.

Une turbine Pelton fabriquée par Andritz.

Source : Andritz Group

Le cours d’Andritz (AT0000730007) est relativement stable et évolue entre 40 et 55 euros depuis deux ans. A l’heure où les bourses privilégient de manière totalement irrationnelles les valeurs bancaires d’une fragilité pourtant extrême, il est temps de mettre, loin de toute cette frénésie, ce type de valeur industrielle en portefeuille.

Le dividende de 1,35 euro par action (en hausse de +35% par rapport à 2015) vous permettra d’attendre sereinement le retour d’un marché boursier moins déconnecté des réalités économiques.

Vos titres Andritz bien au chaud au fond du portefeuille, vous serez idéalement placé pour bénéficier du potentiel de l’hydroélectricité pour les années à venir.

Pour plus d’informations et de conseils de ce genre, c’est ici et c’est gratuit


Etienne Henri est titulaire d’un diplôme d’Ingénieur des Mines. Il débute sa carrière dans la recherche et développement pour l’industrie pétrolière, puis l’électronique grand public. Aujourd’hui dirigeant d’entreprise dans le secteur high-tech, il analyse de l’intérieur les opportunités d’investissement offertes par les entreprises innovantes et les grandes tendances du marché des nouvelles technologies.


1 Commentaire pour l'article Etienne Henri: Mettez le potentiel de l’hydroélectricité en portefeuille

  1. Quelqu’un va devoir m’expliquer à moi qui suis chimiste c’est quoi cet espèce de préjugé qui est véhiculé depuis des années partout qui dit que l’on peut faire de l’électricité avec de l’hydrogène. Moi ce que j’en connais, c’est que la seule manière un peu efficace de faire de l’hydrogène c’est électrolyse de l’eau, i.e. faire passer un courant électrique dans de l’eau conductrice, donc salée ce qui produit effectivement de l’hydrogène et de l’oxygène que l’on peut stocker. Par la suite on peut refabriquer de l’électricité ou produire une autre forme d’énergie en refaisant de l’eau par combustion de l’hydrogène et en utilisant l’énergie produite par exemple pour faire tourner une turbine ou un moteur. Alors c’est pourquoi on parle plus justement de pile à hydrogène. C’est donc comme une pile qui restitue une partie de ce que l’on a mis dedans comme charge. Donc jamais l’hydrogène ne constituera une manière rentable de faire de l’électricité et je ne parle même pas ici de la technologie sophistiquée que nécessite l’hydrogène pour être manipulée était la plus petite molécule qui existe dans l’univers. Les seuls endroits où on pourrait penser avec un certain réalisme à utiliser l’hydrogène comme combustible seraient l’Islande avec ses geyser qui pourrait stocker de l’énergie perdue actuellement ou peut-être le Québec s’il se mettait à pleuvoir tellement que tous ses barrages hydroélectriques se mettaient à déborder et on pourrait alors aussi y stoker de l’énergie sous forme d’hydrogène plutôt que d’ouvrir les vannes pour laisser couler l’eau à perte. Dans l’état de nos connaissances actuelles l’hydrogène ne peut être que considéré comme un moyen de stoker de l’électricité qui aura été produite autrement auparavant. Certainement jamais rentable sauf exceptions extrêmement rares et avec une technologie extrêmement complexe et coûteuse.

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