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Purge sanglante en Turquie avec la bénédiction de Obama et de Merkel

Erdogan repressionTurquie : « Ce n’est pas seulement une purge, mais un reformatage de l’Etat »

La purge se poursuit en Turquie, chaque jour plus importante. Depuis le putsch manqué du 15 juillet, 50 000 personnes ont été arrêtées, gardées à vue ou limogées. Après l’armée et la justice, ce « grand ménage » touche à présent l’enseignement : plus de 15 000 fonctionnaires du ministère de l’éducation ont été suspendus cette semaine.

Jeudi 21 juillet 2016, les autorités ont prévenu qu’Ankara allait temporairement déroger à la Convention européenne des droits de l’homme pendant l’état d’urgence, que le président Recep Tayyip Erdogan a proclamé mercredi.

Pour Jean Marcou, chercheur spécialiste de la Turquie et enseignant à l’Institut de sciences politiques de Grenoble, on est passé en quelques jours de la « répression des putschistes à une intimidation de toute la société ».

En quelques jours, en Turquie, on a assisté à un coup d’Etat qui a échoué, une large purge, une instauration de l’état d’urgence.

Quel sens donner à tous ces événements ?… Que cherche à faire le président Recep Tayyip Erdogan ?

Cet après-coup d’Etat est tout aussi surprenant que la tentative de putsch en elle-même. On a senti tout de suite que la répression des putschistes allait être très dure : Erdogan a parlé du rétablissement de la peine de mort, il y a eu des séances de lynchage, et la direction des affaires religieuses a même refusé de pourvoir au service funéraire pour les putschistes.

Ce qui est impressionnant, c’est que, tout de suite, s’est embrayée une mécanique qui n’est même pas seulement une purge, mais une forme de reformatage de l’Etat. Il y a actuellement 50 000 fonctionnaires frappés par des licenciements, des suspensions ou des arrestations – ce qui est énorme – et on a demandé aux fonctionnaires de mettre fin à leurs congés d’été pour rejoindre leur poste.

Dans les universités, tous les doyens doivent démissionner, avant qu’on décide si on les confirme ou on les remplace. Trois mille juges ont été suspendus et deux juges de la cour constitutionnelle arrêtés, c’est du jamais-vu.

Lire aussi : Purges en Turquie : qui sont les dizaines de milliers de personnes visées ?

Intérieur, justice, éducation nationale, affaires sociales : presque tous les ministères sont touchés par des réaffectations ou des sanctions. Qui va effectuer le travail de tous ces fonctionnaires, des 3 000 juges ? On sent bien qu’on est dans une période d’exception.

Quand on met en place l’état d’urgence, il y a bien l’idée de créer une situation de crise prolongée. Les autorités brandissent l’argument qu’il y a encore des risques de coup d’Etat. Donc, pour éliminer ce risque, il faut non seulement écarter les putschistes, mais aussi les putschistes potentiels, et même ceux qui ne sont pas d’accord avec ce que l’on fait. On passe d’une répression des putschistes à une intimidation de toute la société.

La thèse d’un coup d’Etat échafaudé par le pouvoir pour mieux écarter des opposants peut-elle être totalement exclue ?

Je suis très prudent à l’égard des théories complotistes. Mais il est intéressant que cette théorie existe, car elle révèle la situation très favorable dans laquelle se trouve Erdogan. Elle a commencé à démarrer quand le coup d’Etat a échoué : on s’est alors dit que cet échec le servait tellement que c’était peut-être lui qui avait provoqué le putsch.

Je pense plutôt que l’AKP d’Erdogan (Parti de la justice et du développement, islamo-conservateur) se préparait à une telle situation. L’AKP et Erdogan ont toujours été très opportunistes, ils savent profiter de ce genre de situation.

De plus, l’AKP connaît très bien les gülenistes [du nom de Fethullah Gülen, qu’Erdogan accuse d’avoir fomenté le putsch raté] parce qu’elle a travaillé avec eux, ils ont été alliés jusqu’en 2010. Donc la répression a pu être mise en place très vite.

En revanche, on sait maintenant que le gouvernement a été informé plusieurs heures avant que le coup d’Etat ait lieu. Je pense qu’il l’a laissé se développer, probablement pour pouvoir mieux l’écraser le moment venu.

Une opposition au mouvement auquel on assiste est-elle possible ?

Ce coup d’Etat, qui profite à Erdogan, a mis tout le monde en porte-à-faux, et notamment l’opposition, parce qu’elle ne pouvait pas approuver le coup d’Etat et était obligée d’appeler à la défense de l’ordre constitutionnel. D’une certaine manière, elle s’est alors placée, qu’elle le veuille ou non, du côté d’Erdogan. On est dans une situation où l’opposition ne peut plus s’opposer. D’autant qu’Erdogan continue de dire qu’il y a toujours une menace de putsch.

Au-delà des partis, de larges pans de la société ont dénoncé le putsch : les associations d’entrepreneurs, les syndicats, les organisations religieuses, les intellectuels, les chanteurs et même les médias. Cette unanimité me paraît malsaine, c’est une situation perverse et dangereuse. Dans ce contexte, il va être très difficile de faire entendre un avis différent.

Depuis le putsch raté, de nombreux rassemblements ont lieu pour soutenir Erdogan. Sont-ils réels, populaires ? Ou constituent-ils une mise en scène du pouvoir ?

Un peu des deux. Il ne faut pas oublier qu’Erdogan a gagné toutes les élections depuis 2002 – le seul revers qu’il a connu, c’est en juin 2015 quand il a perdu sa majorité absolue. Et il a l’habitude de mobiliser ses partisans.

Mais il y a une forte polarisation en Turquie : une moitié de la population soutient Erdogan, l’autre moitié est critique, voire carrément hostile. L’idée d’Ergogan, aussi, dans cette situation exceptionnelle, est d’obtenir « le référendum de la rue », qui va lui permettre de passer outre certains obstacles légaux ou constitutionnels. Il est en train de créer un climat de tension qui vise à transformer la Turquie de fond en comble.

Comment envisagez-vous la fin de cette période ?

Elle va peut-être être consacrée par des réformes institutionnelles importantes, comme l’installation de la présidentialisation. Pour l’instant, seul le Parlement empêche Erdogan de mettre en place un régime présidentiel : il faut 376 voix pour modifier la Constitution, et l’AKP n’a que 317 sièges. Erdogan va peut-être essayer de convaincre des députés, en leur rappelant que la Constitution actuelle est issue du putsch de 1980 et qu’elle doit être modifiée pour qu’il n’y ait plus de coup d’Etat.

Source : Le Monde.fr

Obama Erdogan

Coup d’État en Turquie: Obama promet à Erdogan l’aide américaine dans l’enquête

Le président des États-Unis Barack Obama a promis mardi à son homologue turc Recep Tayyip Erdogan l’aide américaine dans l’enquête sur le putsch avorté, mais aussi appelé ce dernier au respect du droit, selon la Maison Blanche.

Lors d’un appel téléphonique, Obama a insisté sur la nécessité de mener les investigations sur les auteurs de cette tentative de coup d’Etat dans la nuit de vendredi à samedi, en adoptant des méthodes qui « renforcent la confiance du peuple dans les institutions démocratiques et l’Etat de droit ».

La Turquie réclame aux États-Unis l’extradition du prédicateur musulman en exil, Fethullah Gülen, accusé par Ankara d’avoir fomenté le putsch avorté.

Mise en garde

Washington a mis en garde Ankara à de nombreuses reprises sur la question des libertés publiques. Face aux purges menées, depuis le putsch avorté, dans l’armée, la police et la magistrature, les États-Unis se sont fait plus insistants.

Obama a par ailleurs salué « la détermination du peuple turc face à cette action violente ainsi que son attachement à la démocratie ».

Source : RTBF.be

Merkel Erdogan

Allemagne : le parti d’Angela Merkel, isolé au Parlement sur son soutien au président turc

Il est exceptionnel que l’Union chrétienne-démocrate (CDU) présidée par Angela Merkel se retrouve isolée et en difficulté au Bundestag. C’est pourtant ce qui s’est produit mercredi 27 avril à l’occasion d’un débat (sans vote) sur la liberté de la presse en Turquie. Un débat initié par les Verts.

Durant une heure, des représentants de Die Linke, la gauche radicale, des Verts mais aussi du Parti social-démocrate (SPD) ont dénoncé les atteintes au droit de l’homme en Turquie : les journalistes arrêtés, la presse bâillonnée, les poursuites actuellement enclenchées contre deux mille personnes pour offense au chef de l’Etat. Les ressortissants étrangers ne sont pas épargnés. Ces derniers jours, plusieurs journalistes étrangers ont été expulsés de Turquie ou se sont vu interdire d’y entrer.

Samedi 23 avril, au moment même où Angela Merkel visitait un camp de réfugiés dans le sud-est de la Turquie, l’Allemagne a découvert avec stupéfaction le dernier coup d’éclat d’Ankara en la matière. Son ambassadeur à Bruxelles a exigé que la Commission européenne cesse de cofinancer un concert sur le génocide arménien qui va être donné à la Philharmonie de Dresde. La Commission n’a pas obtempéré, mais a malgré tout retiré cette opération de ses sites Internet. Ce n’est pas la première fois que la Turquie s’attaque à la liberté d’expression en Allemagne.

Source et suite : Le Monde.fr

 

14 Commentaires pour l'article Purge sanglante en Turquie avec la bénédiction de Obama et de Merkel

  1. Appelons cela plutot, un « Montage d’état »

  2. Quel est la priorité d’1 coup d’état.
    Arretez le chef et l’exposer sur la place publique (les médias)
    comme sadam, kadafi, etc
    Erdogan, en vacance, dans le pays, a til été inquiété ?
    Bombarder le parlement. A quoi ca sert ?
    48h après, liste prete de 6000 militaire, garant de la laïcité dans ce pays, 2700 juges (quel est le rapport ?) , et maintenant la moitié de l’éducation nationale.
    Le coup d’état de Erdogan est, en effet, une réussite. Avec la bénédiction du partie du peuple.

  3. BOYCOTT DE TOUT PRODUIT TURQUE
    KEBAB EN FRANCE INCLU

  4. Peut être que avec un régime militaire obama aurait plus difficile qu’avec le sanguinaire

  5. Parfait exemple de désinformation !

    • Un lourd bilan
      Les affrontements ont fait au moins 265 morts, selon les derniers chiffres donnés par les autorités. Le bilan est de 161 tués et 1440 blessés parmi les forces loyalistes et les civils. 104 putschistes ont été abattus par l’armée, et 2839 militaires en lien avec le putsch ont été arrêtés.
      METRONEWS

    • Effectivement. Ce sont Obama et Merkel qui sont derrière ce putsch manqué. Et en réalité, ils viennent de perdre la Turquie dans l’OTAN, ainsi que le projet Nabucco. Erdogan va se recentrer vers l’Asie et la Russie, va prendre ce que lui propose Poutine avec le Turkish Stream, et se rabibochera avec tous ses voisins avec lesquels les américains lui ont demandé de se fâcher. A commencer par la Grèce avec lequels ils vont construire le pipeline de gaz qui leur apportera des revenus substantiels. Poutine vient de marquer un énorme coup aux occidentaux, et avec l’Iran, il domine maintenant et complètement le marché des hydrocarbures, tout en développant des énergies alternatives comme les réacteurs aux sels fondus et au thorium, les piles aux ions de tungstène, et la cogénération hydrogène avec les italiens. Si l’Europe loupe le coche, et ne vire pas à coups de pieds au cul les voleurs socialo-sionistes, on courre tout droit à la catastrophe économique…

  6. Après 80 ans d’un état « laïc » tourné vers le progrès…maintenant c’est comme dans la plupart des états musulmans « retour vers le moyen-âge »…

    • La Turquie n’a jamais etait aussi prospère et développe que depuis l’arrivé d’Erdogan. Reprenez tous les chiffre avant et apres.
      Votre aversion pour les musulmans est si forte que vous n’êtes plus rationnel. Mais vous devez certainement êtres mieu placé que les millions de turcs qui sont descendu dans la rue pour défendre leur président. Petite question au passage si cela se passe en France vous serez descendu défendre Hollande. ?????alors petit veau?????

  7. Le Peuple Turque a montré au monde sa maturité démocratique en désarmant à mains nues les putschistes , Je pense que la Turquie n’a pas de leçons à prendre des pays qui ont ouvert la porte de l’enfer avec la destruction de l’Iraq et qui continuent a engraisser ISIS sous la table.

  8. Euhhh la Turquie qui se rapproche de la Russie vous pensez que c’est avec la bénédiction des EU..?

  9. Je ne pense pas que cela se fasse avec la bénédiction de ces deux là….bien au contraire!

  10. Au grand dam d’ Obama , il y a un réalignement AXE MOSCOU/ANKARA .

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