Le secteur bancaire ne s’est pas remis de la crise de 2008, malgré les aides reçues. Cette fois, ce sont les banques italiennes qui sont dans la tourmente…
Le 29 juillet prochain, les tests de solidité des banques vont être publiés et les autorités craignent de mauvais résultats pour les banques italiennes. Ces dernières présentent des risques de faillite, elles détiennent des créances douteuses à hauteur de 360 milliards d’euros, soit 22 % du PIB italien.
En novembre dernier, le gouvernement italien avait sauvé quatre banques et, au printemps dernier, il a créé un fonds de 5 milliards d’euros pour sauver deux autres banques. Mais le besoin en capitalisation étant de 40 milliards, malgré les structures de défaisance déjà existantes, ces mesures sont très insuffisantes.
D’une manière ou d’une autre, les banques italiennes doivent être renflouées…
Depuis l’adoption de la directive européenne sur le renflouement interne des banques (qui préconise de faire appel aux créanciers d’une banque en faillite, puis à ses déposants), l’Italie ne peut plus renflouer ses banques avec des fonds publics.
Les banques italiennes menacent la zone euro
Jacques Sapir: Italie, la crise qui vient
Le problème est qu’en Italie le secteur bancaire est émietté en sept cents petites banques et que leurs actionnaires et créanciers sont de petits épargnants qui risquent de se retrouver ruinés. Matteo Renzi, qui est politiquement fragilisé, souhaite à tout prix éviter ce désastre et cherche des compromis.
Union bancaire, la bonne intention ne suffit pas
La solution envisagée serait de laisser le renflouement interne se faire (donc au détriment des créanciers et actionnaires), puis de les dédommager. Le point de vue de l’Allemagne est clair : à quoi sert-il d’établir des règles au sein de l’Union bancaire si c’est pour les détourner ensuite ? Mais nos amis d’outre-Rhin ont la mémoire courte puisqu’ils ont dû créer une énorme « bad bank » (une banque qui prend à sa charge toutes les dettes douteuses et tous les actifs toxiques) pour sauver leur système bancaire, et encore aujourd’hui, la Deutsche Bank présente des risques systémiques préoccupants. La banque centrale allemande la soutient à bout de bras et elle rachète ses propres actions, dans le but de soutenir les cours pour rehausser son niveau de capitalisation.
Le niveau de risque à nouveau à la hausse
Selon le classement du Center of Risk Management Lausanne (CRML) de HEC Lausanne (UNIL), le risque systémique en Europe est remonté en 2016 à son niveau de mars 2012, à la sortie de la crise de l’euro.
L’effondrement des banques italiennes menace de faire plonger le système financier européen
Jacques Sapir: la création d’un fonds structurel pour aider les banques italiennes fragiles n’est absolument pas rassurant
Le ratio se calcule en comparant le total des encours (les créances) à la capitalisation. Lorsque les actions perdent de leur valeur en Bourse, ces banques deviennent plus systémiques…
Je comprend pas bien. on dit qu’un ratio de dettes douteuses dans un bilan bancaire, c’est entre 0,5 et 1,5% moyenne normale. Jusqu’à 4%, on dit que la situation d’une banque est encore sovable. Comment avec les meilleurs directeurs des meilleurs écoles de commerce et une gestion irréprochable de bon père de famille peut-on en arriver à 22% de créances irrecouvrables. En plus personne ne passe jamais par la case PRISON : ben non, on se protège entre petite oligarchie financière politique et médiatique. C’est le système des copains privilégiés à la raison pour protéger la nation. Et dire que personne ne bouge.