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Bill Bonner: la récession arrive… et ça va faire mal !

recessionNous avons vu dans nos précédentes chroniques que les autorités américaines ont mis en place un système de création monétaire particulièrement retors… grâce à ce que nous appelons la “monnaie-crédit”. Grâce à elle, les autorités ont pu jusqu’à présent éviter les problèmes liés à la dette… ou du moins les retarder.

Entre 1980 et 2016, par exemple, les Américains ont dépensé 32 000 milliards de dollars de crédit net. C’est un montant de crédit (et de dette) bien supérieur à la relation historique entre le PIB et la dette.

Cela aurait dû augmenter radicalement les prix à la consommation mais les Japonais… puis les Chinois… étaient occupés à produire des choses bien meilleur marché.

Cela a compensé les augmentations de prix à la consommation. Plus important encore : une bonne partie de l’augmentation de monnaie-crédit s’est retrouvée dans l’industrie financière plutôt que dans l’économie réelle.

Dans un système de monnaie-crédit, les secteurs de l’économie qui sont les plus solvables obtiennent la majeure partie du nouvel argent.

Qui est le plus solvable ?

Les riches. Les grandes entreprises. Le gouvernement.

Les prix ont grimpé, c’est sûr… mais il s’agissait de prix que les gens voulaient voir grimper. Maisons… entreprises… immobilier commercial… objets de collection : tout ça s’est envolé.

Tout ce qui pouvait être “financiarisé” — évalué et coté — est devenu incroyablement cher. Mais le coût de la main-d’oeuvre a stagné.

Les riches deviennent plus riches

C’est presque incroyable — mais selon le Centre de recherches Pew, aux Etats-Unis, le salaire horaire moyen actuel a quasiment le même pouvoir d’achat qu’en 1973 — il y a plus de 40 ans.

Le système n’a pas fait grand’chose pour le citoyen moyen, mais il a aidé les riches à devenir plus riches. A présent, nous savons que le Deep State contrôle le gouvernement (et indirectement, la banque centrale et le système financier). De sorte que personne ne se soucie vraiment des électeurs.

Quel système !

On permet aux banques de créer de l’argent. Elles le prêtent aux consommateurs jusqu’à ce que les ménages demandent grâce. (C’est ce qui s’est produit en 2008). Ensuite, elles le prêtent aux entreprises et au gouvernement.

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L’un après l’autre, les secteurs s’endettent… jusqu’à devenir insolvables. Finalement, seul le gouvernement peut emprunter… parce que c’est le seul secteur qui peut imprimer de la monnaie !

On approche de cette situation au Japon, où la banque centrale achète environ 100% des nouvelles émissions obligataires du gouvernement japonais.

Alerte à la récession

Si les autorités US avaient distribué de la monnaie papier, les prix auraient grimpé. Mais même dans une récession ou une déflation de dette, le cash serait encore là. L’argent sorti de la planche à billet fait grimper les prix — et c’est permanent.

Un système de monnaie-crédit est très différent. Chaque nouveau dollar qui entre dans le système est aussi un nouveau dollar de dette.

A présent, les consommateurs, les entreprises et le gouvernement US tirent derrière eux 60 000 milliards de dollars de dettes environ. Cela les ralentit. Cela pèse sur la croissance économique. Plus important… c’est soumis au cycle du crédit… et à “l’engin d’apocalypse” intégré au système.

Une récession arrive aux Etats-Unis.

Si elle n’a pas déjà commencé, elle s’installera probablement sous les six mois. Lorsqu’elle se déclenchera, les prix des actions chuteront.

Cela aura un effet similaire à la crise de 2008… lorsque l’immobilier a plongé. Au bout du compte, ce sont les revenus potentiels d’une entreprise et sa valeur boursière qui fournissent le nantissement de sa dette. Lorsque les cours chutent, les prêteurs disparaissent.

Ensuite, le marché de la dette se resserre, et l’engin explose.

La dette n’est qu’un côté du crédit. Quand elle tourne mal, le crédit disparaît. Alors, le système qui a créé tant de monnaie crédit s’inversera, détruisant la masse monétaire.

La masse monétaire (ou plutôt l’offre de crédit disponible) diminuera — de manière soudaine et radicale. Et ce qui aurait dû être un recul mineur et banal de l’économie deviendra une panique catastrophique.

Par Bill Bonner

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Bill Bonner Fondateur de AGORA Né en 1948, Bill Bonner est le fondateur d’AGORA, le plus large réseau d’entreprises indépendantes de presse spécialisée au monde. En 1978, depuis sa ville natale, Baltimore (Maryland, Etats-Unis), Bill Bonner a voulu développer un « marché » (« Agora » en grec) des idées. Pas de l’information homogénéisée telle que les médias grand public relayent sur nos écrans et journaux, mais une source d’idées diverses avec des opinions et des avis originaux, alternatifs et surtout utiles. Bill a à cœur d’aider les lecteurs à mieux comprendre le monde dans lequel ils vivent, et à agir en conséquence. Que ce soit en matière de géopolitique, de macro-économie ou tout simplement dans le domaine de l’épargne, Bill incite ses lecteurs à cultiver un esprit vif et anticonformiste. “Parfois nous avons raison, parfois nous avons tort, mais nous sommes toujours dans le questionnement”, telle est la devise de Bill. Bill a également co-écrit des livres qui ont tous figuré dans la liste des best-sellers du New York Times et du Wall Street Journal : L’inéluctable faillite de l’économie américaine (2004), L’Empire des dettes. À l’aube d’une crise économique épique (2006) et Le Nouvel Empire des dettes. Grandeur et décadence d’une bulle financière épique (2010). Dans son dernier livre, Hormegeddon, quand trop de bien nuit (2015), paru aux Belles Lettres (www.lesbelleslettres.com), Bill décrit ce qu’il advient lorsque l’on abuse d’une bonne chose dans les sphères de la politique, de l’économie et des affaires. En bref, trop de bien conduit au désastre. Vous pouvez retrouver les notes de Bill au quotidien dans La Chronique Agora.


 

2 Commentaires pour l'article Bill Bonner: la récession arrive… et ça va faire mal !

  1. Les causes sont simples.
    Leurs effets sont complexes.
    Les effets cachent les causes.
    Nous ne pouvons comprendre les effets sans en comprendre les causes.
    Ce qui importe, pour comprendre la profondeur du dynamisme de ce système, c’est d’en comprendre les causes.
    Or, ne poser que des observations seulement empirique (qui est toutefois d’une valeur première), ici n’avoir qu’une réflexion juste sur la masse monétaire et de crédit surproduite; éloigne d’une analyse des causes profondes (en ce cas les causes sont toujours profondes) pour lesquelles ces masses monétaires et de crédits furent crées de la sorte est réducteur pour comprendre le fin fond de cette ruine universelle qui vient.

    • Je suis un lecteur assez assidu de ce site et je partage entièrement votre opinion. Ça devient à la longue , du sado-maso financier! Très éprouvant si on lit quotidiennement et peu crédible quotidiennement! Faut en laisser et en prendre…

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