L’une des plus importantes banques du monde occidental vient de dire que la septième plus grande économie sur l’ensemble de la planète est entrée dans une dépression économique totale. L’économie du Brésil s’est à nouveau contractée pour le troisième trimestre d’affilée, et de nombreux analystes pensent que les choses ne feront que s’aggraver avant qu’ils aient une chance de s’améliorer.
Plus tôt cette année, j’ai mis en garde contre « la crise financière de 2015 en Amérique du Sud« , et actuellement, elle est en plein essor.
La flambée du dollar américain a causé des dommages énormes sur les marchés émergents tels que le Brésil, et si la Fed relève ses taux d’intérêt ce mois-ci, la situation va s’aggraver fortement. Le système financier mondial est plus interconnecté que jamais, et les décisions prises par la Réserve fédérale auront vraiment des répercussions mondiales. La plus grande partie de la « Hot Money »(création monétaire) a été fabriquée par la Fed et versée sur les marchés émergents tels que le Brésil lors des périodes florissantes, mais aujourd’hui, le processus commence à se renverser. A ce stade, il est difficile de voir comment une grande partie de l’Amérique du Sud va éviter un désastre économique complet et total.
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C’est une chose lorsque Michael Snyder du blog theeconomiccollapseblog dit que l’économie brésilienne est entrée en « récession », mais c’est tout autre chose lorsque c’est la Goldman Sachs qui le sort et le dit publiquement. Le texte qui suit provient d’un article de Bloomberg qui vient d’être publié et qui est intitulé « Goldman met en garde contre une récession brésilienne après que le pib est replongé »…
La plus grande économie de l’Amérique latine a subi un recul plus important que ce qu’avaient prévu les analystes, comme avec la hausse du chômage et une inflation plus élevée qui a sapé la demande intérieure, en tirant la nation brésilienne encore plus bas dans ce que la Goldman Sachs appelle maintenant « une dépression pure et simple. »
Le produit intérieur brut au Brésil s’est contracté de 1,7 % au troisième trimestre 2015, après une révision à la baisse de 2,1 % au trimestre précédent, selon la déclaration de l’institut national des statistiques à Rio de Janeiro. C’est plus mauvais qu’attendu puisque les trois estimations réalisées auprès de 44 économistes consultés par Bloomberg tablaient sur une baisse de 1,2%. Ceci constitue également la première contraction sur trois trimestres d’affilée depuis que l’institut a commencé ses relevés en 1996, et une baisse dans les données annuelles désaisonnalisées de 6,7 %.
Et quand vous regardez plus en détail les chiffres, ils deviennent encore plus inquiétants.
Le chômage est en hausse, les dépenses de consommation sont en baisse, et les dépenses d’investissement s’effondrent complètement. Voici les données que la Goldman Sachs vient de sortir et qui nous parviennent du site zerohedge…
La consommation des ménages a baissé sur trois trimestres consécutifs (en moyenne de -8,5% en glissement trimestriel annualisé), et les dépenses d’investissement sur les neufs trimestres consécutifs (de -10,0% en glissement trimestriel annualisé). Dans l’ensemble, l’investissement a diminué au total de 21% depuis le second trimestre de 2013. La baisse du stock de capital dans l’économie (baisse du ratio capital-travail) affecte la croissance de la productivité et limite même davantage le PIB potentiel. La forte contraction de l’activité réelle au 3ème trimestre s’est généralisée à la fois sur l’offre et sur la demande finale. La demande intérieure finale a fortement baissé au cours du 3ème trimestre 2015 (-1,7% en glissement trimestriel et -6,0% en glissement annuel) avec une consommation des ménages en baisse de 1,5% en glissement trimestriel (-4,5% en glissement annuel) et l’investissement est en baisse de 4,0% en glissement trimestriel (-15,0% en glissement annuel). Enfin, du côté de l’emploi, nous soulignons qu’il y a eu à nouveau des suppressions d’emplois à la marge dans le secteur des services (-1,0% en glissement trimestriel; -2,9% en glissement annuel).
Le terme « dépression économique« n’est pas quelque chose qui devrait être utilisé à la légère, car il évoque des images de la Grande Dépression des années 1930. Et l’économie brésilienne est très importante pour le système économique mondial. Comme je l’ai mentionné ci-dessus, il y a seulement six pays dans le monde entier qui ont une plus grande économie, et le Brésil représente plus de 242 milliards de dollars d’exportations chaque année.
Donc, si le Brésil souffre, cela nous touchera tous.
Jusque-là, tout le monde parle de « récession« concernant la situation économique réelle du Brésil, mais maintenant, la Goldman Sachs est la première grande banque à qualifier la situation actuelle comme étant « une dépression économique pure et simple »…
« Ce qui a commencé comme une récession entraînée par des besoins d’ajustement d’une économie qui a accumulé d’importants déséquilibres macro est maintenant en mutation dans une dépression économique pure et simple compte tenu de la forte contraction de la demande intérieure, » voilà ce que Alberto Ramos, chef de l’Amérique latine, économiste chez Goldman Sachs Group Inc.a écrit dans un rapport mardi.
Bien sûr, le Brésil est loin d’être seul dans ce cas. La troisième économie la plus importante au monde à savoir le Japon, est également entrée en récession. Comme la Russie. Et nous apprenons aujourd’hui que le PIB canadien est en chute libre…
Qui aurait pu le prévoir ? Il semble qu’au Canada, les faibles prix du pétrole ont eu un impact terrible. Contre toute attente, la stabilisation des taux d’intérêt à 0.00% a fait plongé le PIB canadien de 0,5% – sa plus forte baisse d’un mois à l’autre depuis Mars 2009 et la plus importante baisse depuis décembre 2008.
C’est juste une question de temps avant que cette récession économique mondiale nous rattrape ici aux États-Unis aussi.
Selon des derniers chiffres qui viennent de sortir, l’activité manufacturière aux Etats-Unis se contracte au rythme le plus rapide que nous avons vu depuis la dernière récession…
La production aux États-Unis s’est contractée de manière inattendue en Novembre au rythme le plus rapide depuis la dernière récession et les stocks élevés ont conduit à des réductions dans les commandes et la production.
L’indice ISM Manufacturier de l’Institute for Supply Management a chuté à son plus bas niveau depuis Juin 2009, passant de 50,1 en Octobre à 48,6 au mois de novembre. Ce chiffre du mois de Novembre était plus faible que les prévisions des plus pessimistes prévisionnistes sondés par Bloomberg. Il faut savoir qu’être en dessous de 50 indique une contraction.
Il y a un autre indicateur que je surveille de près à savoir la vitesse de circulation de l’argent.
Lorsque l’économie est en bonne santé, l’argent a tendance à circuler assez facilement. j’achète quelque chose qui vous appartient, et puis vous achetez quelque chose à quelqu’un d’autre, etc…
Mais lorsque les conditions économiques commencent à se durcir, les gens conservent leur argent. Cela signifie que l’argent ne change pas de main aussi rapidement et la vitesse de circulation de l’argent plonge. Comme vous pouvez le voir ci-dessous, la vitesse de circulation de l’argent a diminué lors de chaque récession depuis 1960…
Lorsqu’une récession s’achève, la vitesse de circulation de l’argent repart normalement à la hausse.
Mais une chose étrange est arrivée lorsque la dernière récession a pris fin. La vitesse de circulation de l’argent a d’abord bondi légèrement , mais a ensuite commencé à baisser de façon constante. En fait, elle a continué à décliner depuis la fin de la dernière récession pour se retrouver aujourd’hui à un niveau qui n’a jamais été aussi faible.
Ce n’est pas normal. Oui, Wall Street évolue temporairement à un niveau élevé pour le moment, mais les fondamentaux économiques sous-jacents montre que les choses vont vraiment mal.
Une crise mondiale a débuté, et les Etats-Unis ne seront pas à l’abri. Je crois vraiment que nous nous dirigeons vers la pire crise économique qu’aucun d’entre nous n’a jamais connu.
Mais beaucoup de gens pensent encore que rien n’arrivera et que des temps meilleurs se profilent.
Alors, qui a raison et qui a tort ?
L’avenir seul nous le dira…
Source: theeconomiccollapse
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