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Michael Pento: nous allons droit vers le chaos !

michael-pentoCeux qui ont placé tous leurs espoirs sur une reprise économique qui émanerait des devises fiduciaires gouvernementales recevront bientôt une grosse claque.

La contrefaçon colossale dont sont coupables les banques centrales, ainsi que les déficits gouvernementaux gargantuesques, ont eu une influence baissière sur les moyennes majeures, qui sont maintenant inchangées sur l’année. Les politiques de taux d’intérêt négatifs ou à zéro pourcent, ainsi que la manipulation sans précédent des taux d’intérêt, ont soutenu les marchés boursiers du monde. Il n’en est pas moins que nous n’ayons pas assisté à une croissance robuste du PIB depuis huit ans.

Les prix des actions sont aujourd’hui complètement déliés des activités économiques, et la récession des revenus des corporations et de la croissance des bénéfices exacerbe cette condition de surévaluation. Ajoutez à cela le fait que les bénéfices ont été manipulés à la hausse par Wall Street et ses prouesses dans l’art de la gestion financière, et vous avez un cocktail explosif.

Je reste d’avis que nous allons droit vers le chaos. Voici comment je pense que les événements se dérouleront:

A l’échelle globale, les banques centrales ont adopté des objectifs d’inflation, et continuent de dire que ces objectifs n’ont pas été atteints. C’est parce que les gouvernements ne mesurent pas l’inflation correctement. Il n’en est pas moins qu’une majorité de la monnaie nouvellement créée ait été directement orientée vers le secteur immobilier, vers les actions et vers les obligations par les institutions financières. Les actifs des riches ont gonflé, et l’écart entre les riches et les pauvres s’est agrandi. Et parce que nos législateurs économiques confondent croissance et inflation, leur incapacité à achever leurs objectifs d’inflation est perçue comme étant la raison principale pour laquelle la croissance est restée hors de portée.

Pour maintenir l’inflation au-dessus de l’objectif de 2%, le système bancaire privé aurait dû pouvoir offrir du crédit à des clients handicapés par la dette, ce qui est impossible à moins que se développe une croissance réelle des salaires, qui chutent maintenant depuis des décennies, ou que se présente une baisse du niveau d’endettement des consommateurs.

Les banques centrales auraient donc dû injecter du crédit directement sur le comptes en banque des consommateurs tout en forçant les taux d’intérêt à la baisse jusqu’à ce qu’ils entrent en territoire négatif. Afin que cela puisse fonctionner, elles auraient également dû interdire les devises physiques. Aucune banque centrale n’a pour le moment osé mettre en place des politiques si drastiques pour atteindre ses objectifs d’inflation… bien que si elles l’avaient fait, le caractère irréversible de l’inflation serait garanti.

Les gouvernements ne sont pas parvenus à atteindre leurs objectifs d’inflation et de croissance au travers des stratégies « conventionnelles » de dépréciation de devises et de manipulation de la courbe des rendements. L’un des problèmes principaux étant qu’un taux de croissance du PIB chroniquement faible débouche sur une assiette fiscale insuffisante face à la hausse de la dette et du déficit. Le Japon est l’exemple parfait de la stratégie de production de croissance au travers de l’inflation : la nation souffre de sa troisième récession depuis 2012, malgré les efforts monumentaux du Premier ministre Abe de réduire la valeur du yen et augmenter le déficit gouvernemental.

Les fortes hausses du niveau de dette gouvernementale ont historiquement fait grimper les rendements des dettes souveraines et rendu impossible le remboursement de la dette. La récente crise européenne en est le parfait exemple :

En 2012, les créditeurs ont commencé à se montrer méfiants face aux pays connus sous l’acronyme PIIG (Portugal, Irlande, Italie et Grèce) et leur capacité à rembourser leur dette. En conséquence, leurs créditeurs ont fait flamber les taux d’intérêt pour refléter le risque de leur défaut potentiel. Au Portugal, les obligations sur dix ans sont passées de 5 à 18% alors que la relation entre la dette gouvernementale et le PIB passait de 70 à 130%. Mais grâce à la politique de rachat de dette portugaise de la BCE, ces rendements se situent aujourd’hui autour de 2,7%.

La BCE, la Banque du Japon et la Banque populaire de Chine ont déjà promis aux marchés qu’elles maintiendraient les taux d’emprunt à un niveau très bas afin d’échapper à une crise de la dette par l’inflation. C’est pourquoi Mario Draghi a promis de faire « tout le nécessaire » pour stabiliser les rendements des obligations. Cette promesse d’usurpation du contrôle des marchés souverains de la dette se répand aujourd’hui tout autour du globe.

La Réserve fédérale rejoindra ces autres banques centrales une fois qu’une récession deviendra manifeste aux Etats-Unis, même aux yeux économiquement aveugles du membre du FOMC. Cette épiphanie se produira lorsque le déficit gouvernemental sera de nouveau gonflé d’un trillion de dollar. A ce moment-là, les banques centrales majeures monétiseront une majorité, voire l’intégralité, de l’émission de dette souveraine.

La stratégie qui favorise la déflation en faveur du rééquilibrage de la dette et du retour des prix des actifs jusqu’à un niveau d’équilibre est devenue l’anathème des dirigeants à l’échelle globale, parce que la dépression temporaire qui en découlerait serait politiquement insoutenable. C’est pourquoi les membres des gouvernements restent attachés à des stratégies erronées et continuent de tenter de créer une croissance viable du PIB au travers d’une dépréciation prodigieuse des devises, et une manipulation des taux d’intérêt et de l’inflation.

Afin de faciliter cette stratégie d’inflation, les banques centrales, en coopération avec les gouvernements, sont passées d’une stratégie de contournement du système bancaire à une monétisation directe de la dette. Le destin tragique des gouvernements insolvables est le développement d’une inflation irréductible.

Et cette instance de dépassement de leurs compétences par les banques centrales n’est pas l’analyse décousue d’un oiseau de malheur. Le nouveau conseiller du Fonds monétaire international, Maurice Obstfeld, a appelé à une intervention non-conventionnelle lors de la conférence annuelle du FMI pour la recherche. Ce responsable économique du nouvel ordre mondial a décrété s’inquiéter de la déflation à l’échelle globale. « Il est peut-être temps de prendre des mesures extraordinaires. A taux zéro, nos options sont limitées. Afin de faire passer l’inflation à 2% dans les pays développés, il faudrait peut-être considérer viser au-dessus des 2%. »

Et si son discours n’était pas suffisamment explicite, voici l’extrait d’un article rédigé par Adair Turner, membre du Conseil de politique financière de la Banque d’Angleterre, qui pense lui-aussi que les banques centrales devraient explorer la possibilité de financer directement les dépenses gouvernementales. Extrait du Wall Street Journal :

« L’une des possibilités qui s’offrent à nous est que les banquiers centraux financent ouvertement une hausse budgétaire en faisant constamment croître la masse monétaire. Le Japon sera forcé d’employer une politique similaire d’ici cinq ans, et cette politique devrait devenir un outil bancaire standard pour les économies en stagnation. »

Toutes les conditions sont désormais en place pour que puisse se développer une stagnation à l’échelle mondiale. Les gouvernements insolvables comme les banques centrales ont désormais la volonté de faire grimper les déficits gouvernementaux au travers de la monétisation permanente de la dette. Malheureusement, les conditions monétaires et fiscales nécessaires au chaos financier sont maintenant présentes. Tout n’est plus qu’une question de temps. Et malheureusement, du temps, nous n’en avons plus beaucoup.

Source: 24hgold

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