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Charles Sannat: La fin du mensonge sur la reprise espagnole !

Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,

Ouf, je suis normal. Je ne suis pas totalement fou!! Il n’y avait pas de reprise en Espagne!

Comme je l’évoquais il y a quelques jours dans cet article, le chômage en Espagne dont on nous vantait encore la force de la reprise économique et la vigueur de l’économie grâce à des réfôôôrmes » sans précédent du marché du travail avec évidemment plus de flexibilité (comprenez moins de droits sociaux et plus de facilités pour licencier) et des salaires orientés dramatiquement vers le bas, est désormais orienté à nouveau à la hausse et depuis plusieurs mois !

Finalement la reprise espagnole n’aura pas eu lieu et ce n’est pas faute de l’avoir écrit à de multiples reprises. C’est d’ailleurs assez logique. L’emploi industriel n’a pas bondi en Espagne, preuve qu’il n’y a pas eu de « réindustrialisation » massive de l’Espagne. L’Espagne ne peut pas être un cas à part dans l’économie mondiale, et dans toutes les économies mondiales, le besoin en nombre d’emplois est orienté structurellement vers le bas là encore. Nous connaissons parfaitement les facteurs responsables. Mondialisation, délocalisations, et évidemment robotisation/informatisation.

Alors pour masquer ce phénomène, Madrid, mais c’est aussi le cas pour la France, a décidé de laisser repartir tout simplement ses déficits vers le haut.

Faire 3% de croissance économique lorsque l’on fait dans le même temps 5% de déficit, ce n’est pas franchement une bonne affaire économique !

Rififi entre Madrid et Bruxelles sur le déficit espagnol

espagne-juncker-guindos-europe-spainC’est le titre de cet article de la Tribune qui revient sur les problèmes concernant le calcul du déficit budgétaire et de la croissance entre l’Espagne et la Commission européenne qui a encore revu à la hausse le déficit espagnol pour 2015 et 2016 !

Si Madrid tablait sur une croissance de 3,3 % pour 2015 et 2016 et, en conséquence, prévoyait un déficit des comptes publics de 4,2 % du PIB cette année et de 2,8 % l’an prochain, la Commission prévoit quant à elle, une croissance de 3,1 % en 2015 et de 2,8 % en 2016 conduisant Bruxelles à réviser les objectifs de déficit espagnol à 4,5 % du PIB pour 2015 et à 3,5 % pour 2016. Mais ça, c’était les prévisions en Octobre !

A peine un mois plus tard, le 5 novembre pour être précis, la Commission, Bruxelles a encore revu à la hausse ses prévisions en tablant sur un déficit de 4,7 % du PIB en 2015 et de 3,6 % en 2016 !

Tenez-vous bien, conséquence de ces révisions, pour 2015, le déficit espagnol est le deuxième plus élevé de l’UE après la Croatie et le plus fort de la zone euro, devant même la Grèce…

Il a tout de même une drôle de tête le miracle ibérique tant vanté.

Reprenons donc, pour la meilleure estimation 2015, croissance de 3,1% au mieux, avec un déficit au mieux de 4,7% ! Faisons une soustraction rapide, 4,7 – 3,1= 1,6

En clair l’Espagne vient de créer 1,6% de nouvelles dettes sur PIB de plus que de richesses totales créées. L’Espagne s’est donc à nouveau appauvrie. Rassurez-vous, encore une fois, ce qui se passe en Espagne, se passe en France ou encore aux États-Unis !! On fait de la croissance avec toujours plus de nouvelles dettes. C’est un système à terme mortifère, mais en attendant, nous devons nous extasier !!

Donc je le dis, je le redis et je le répète. IL N’Y A PAS DE CROISSANCE économique, saine et autonome en dehors soit de plans d’émission de nouvelle monnaie, soit de création de déficits ce qui revient à financer un taux de croissance totalement à crédit.

Chomage-Baisse-HollandeComme il n’y a pas de croissance, il n’y a aucune reprise de l’emploi, que ce soit en France, en Espagne ou aux États-Unis. Il n’y a même pas de triche sur les chiffres du chômage, il y a juste des « biais » de présentation des chiffres. On vous dit avec des trémolos dans la voix, que le chômage baisse en France comme jamais depuis 8 ans, mais on ne vous parle que de la catégorie A en vous cachant le fait que dans toutes les autres catégories le chômage monte… et que ceux qui sortent de la catégorie A n’en sortent pas parce qu’ils ont retrouvé du travail, mais parce qu’ils ne sont plus indemnisés et relèvent désormais du … RSA !! Si je vous invite à vous organiser, ce n’est pas juste pour m’amuser, mais parce que nous vivons dans une immense illusion, mais cette illusion ne l’est plus du tout lorsque dans une famille l’un de ses membres perd son travail. Aujourd’hui il est presque impossible d’en retrouver un, rapidement et au même salaire sans compter tous les cas, où des gens se retrouvent définitivement exclus parce que trop ceci, ou trop cela.

Je ne sais pas quand, mais toute fiction économico-politique a une fin et celle que nous vivons aura aussi sa fin, c’est inéluctable, comme ce fût le cas pour l’ex-URSS et malgré la présence des goulags et autres camps d’internements sans oublier le KGB et la police politique.

Ce jour-là vous aurez intérêt à être prêts !

Préparez-vous, il est déjà trop tard !

Charles SANNAT

Source: insolentiae

Philippe Béchade: L’embellie de l’économie espagnole est à relativiser !

Philippe Béchade:  » Avec une baisse moyenne de 15 à 20% des salaires en Espagne, on a l’impression que l’activité se développe enfin se déplace un peu au sud et puis la France qui reste au milieu à mi-chemin entre l’Allemagne et le sud de l’Europe a du mal à s’en sortir…

Mais pour quand même réexpliquer à quoi tient en grande partie le miracle espagnol: N’oublions pas cette prime à la casse à l’achat d’un véhicule neuf qui a littéralement boosté l’activité….

L’Espagne, ils ont pris ce virage là parce qu’il allait dans le mur. Y a un an Rajoy avait fait le calcul avec l’austérité européenne: si on continue comme ça l’Espagne se retrouvait comme l’Italie aujourd’hui.

Donc l’Espagne a pris le choix de subventionner, c’est-à-dire en fait, de faire des déficits.

Alors on peut toujours applaudir ce modèle mais à ce moment, si on l’applaudit, alors faisons-le aussi en France  »

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