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Michael Pento: « il y a un risque croissant d’effondrement des marchés »

michael-pentoJ’ ai monté ma société il y a trois ans en sachant que le niveau sans précédent de masse monétaire créée avait rendu cette dette globale handicapante et qu’elle aboutirait à des défauts souverains au niveau mondial. En conséquence, le fait qu’il y aurait des variations importantes entre l’inflation et la déflation dépend des dispositions gouvernementales sur des mesures de relance budgétaire, de l’assouplissement quantitatif(Planche à billets) et des politiques de taux d’intérêt zéro…

Pendant la plus grande partie du troisième trimestre, la Réserve fédérale américaine a renoncé à relever ses taux. Ceci a provoqué une forte correction des marchés financiers dans le monde entier. L’aplatissement de la courbe des rendements du Trésor et le renforcement du dollar américain ont été les principaux responsables de ce statu quo.

Et puis la publication du rapport sur les emplois non agricoles du mois de Septembre est sortie avec une augmentation nette de seulement 142.000 emplois, ce qui était bien en deçà des attentes de Wall Street. Le taux de chômage est resté stable à 5,1%, mais le taux de participation à la population active a chuté à un plus bas depuis Octobre 1977 à 62,4 %. La rémunération horaire moyenne a chuté de 0,04% et la semaine de travail a glissé à 34,5 heures. Il y avait aussi d’importantes révisions à la baisse de 22.000 et 37.000 emplois sur les rapports des mois de juillet et août respectivement.

Les données sur l’emploi avaient pourtant été annoncées par la Fed et Wall street comme un élément positif dans une situation économique terne ; et donnaient un encouragement supplémentaire pour que la FED arrête sa politique des taux d’intérêt à zéro. Sérieusement, l’argent offert gratuitement aux banques pendant sept ans n’a pas été suffisant ? Mais pour le moment avec les derniers chiffres plutôt médiocres, la FED a décidé de retarder la hausse des taux, ce qui a provoqué un mouvement baissier rapide du dollar et amélioré les perspectives de bénéfices des sociétés multinationales.

Les raisons pour lesquelles Wall Street apprécie tant la politique des taux zéro et celle du Quantitative easing(Planche à billets) sont claires.

Voici une liste non exhaustive de ce qui va commencer à se produire une fois que la Fed va relever ses taux:

  • Les remboursements de la dette commenceront à monter en flèche sur la dette totale non-financière américaine de 44000 milliards de dollars, dont 12000 milliards de dollars accumulés lors de la dernière décennie. Le consommateur déjà handicapé par la dette deviendra de plus en plus incapable d’emprunter et de dépenser.
  • La valeur de l’encours de la dette hight yield (obligations pourries) a doublé depuis 2009. De nombreuses entreprises ont survécu en remboursant cette dette à des niveaux historiquement bas (Politique des taux zéro) et grâce à une baisse perpétuelle des rendements. Les taux de défaillances vont exploser , les prix d’obligations pourries (Junk-bond) vont commencer à chuter et les rendements à augmenter.
  • La hausse des taux fera chuter le taux d’accession à la propriété. Ce taux vaut actuellement 63,4 % et est déjà à son plus bas niveau depuis 1967. Une hausse des taux causera également un repli des prix de l’immobilier vers le ratio historique (prix immobilier/revenu) de 2,6 ; il est actuellement à 4,4.
  • Le rendu moyen des taux d’intérêt sur les 13200 milliards de dollars de dette américaine qui sont sur les marchés prendraient alors environ 30% de toutes les recettes fiscales. La hausse des taux ferait également revenir les déficits annuels à 1500 milliards de dollars comme lors de la grande récession, entraînant une augmentation inexorable du niveau de dette à rembourser, consommant ainsi une partie beaucoup plus importante des recettes fiscales.
  • Il y a 9600 milliards de dollars de dette américaine détenue par les emprunteurs non américains. Comme la valeur du dollar américain augmentera, les paiements de la dette deviendront plus difficiles à gérer et causeraient une hausse des défauts pour les détenteurs étrangers.
  • Ça atténuera fortement la quantité de rachats d’actions ( qui ont été rendus possibles grâce à un nouvel endettement – 2900 milliards depuis Mars 2009) ce qui provoquera un effondrement des marchés financiers .
  • Le défaut d’instruments financiers, tels que les CDS (credit default swaps), et les IRS ( Swap de taux d’intérêt) auront besoin d’un plan de sauvetage sans précédent du gouvernement une fois que les contreparties deviendront insolvables de centaines de milliers de milliards de dollars.
  • Enfin, les régimes de retraite seront en faillite une fois que la Fed aura réussit à aplatir la courbe des rendements et faire complètement effondrer l’économie et les marchés financiers. La hausse des taux ferait probablement perdre au marché financier la moitié de sa valeur pour la troisième fois au cours des 15 dernières années.

Voilà les raisons pour lesquelles la Fed a tellement peur de commencer à augmenter les taux d’intérêt.

Le modèle très précis de la Fed d’Atlanta prévoit une croissance du PIB au 3ème trimestre de seulement 1,1%. En conséquence, le marché des contrats à terme sur les fonds fédéraux prédit aujourd’hui que la politique des taux d’intérêt à zéro restera en place jusqu’en Mars 2016. Est-ce que cinq mois de taux d’intérêt à zéro supplémentaires seront suffisants pour faire léviter les actions ? La réponse à cette question est probablement oui à court terme ; mais ça va nous mener à une catastrophe à long terme.

Il faut reconnaître que le Quantitative Easing(planche à billets) et la politique des taux d’intérêt à zéro ont fait exploser les prix des actifs (actions) à un niveau insoutenable, mais n’a rien fait pour soutenir une croissance économique viable. La preuve de ceci peut être trouvée au Japon, où la Banque du Japon a imprimé 80000 milliards de yens (665 milliards de dollars) par an, mais a expédié la nation japonaise dans une récession perpétuelle. En effet, après trois ans d’abenomics la nation japonaise va probablement souffrir en rentrant à nouveau en récession.

Une autre preuve de l’inefficacité des banques centrales peut être trouvée aux Etats-Unis, où nous avons eu un médiocre 2% de croissance sur les 5 dernières années, malgré l’assouplissement monétaire sans précédent. Et 2015 est en bonne voie pour sous-performer à un plus bas depuis 5 ans.

Le FMI a récemment abaissé sa projection de croissance mondiale de 0,2 points avec un pourcentage à 3,1%. Cela inclut la lecture exagérément optimiste de 6,8% sur la croissance chinoise.

Le vrai danger

Le vrai danger est que les prix des actifs(actions) soient poussés à nouveau à la hausse par les banques centrales et les gouvernements au travers de stimuli-budgétaires et monétaires. Les marchés seraient alors encore à des plus hauts avec une économie au plus bas.

Avec la politique des taux d’intérêt à zéro en place pour cinq mois de plus, la situation ne fera que s’aggraver. Toutefois, cela signifie aussi qu’à chaque fois que la Fed reprendra sa  » fanfaronnade  » de hausse des taux, les marchés chuteront d’un niveau encore plus élevé. En outre, l’incapacité des banques centrales à engendrer la prospérité promise érode encore plus rapidement la confiance en ces institutions.

Par conséquent, il y a un risque croissant d’effondrement des marchés malgré cet afflux d’argent gratuit à perpétuité. Tels seront les conséquences malheureuses mais inévitables de l’anéantissement de l’argent honnête(pas celui crée par les planches à billets) et des marchés libres (marchés qui ne sont pas administrés par les banques centrales).

Source: kingworldnews

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