Le gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie, Chedly Ayari, a annoncé le 28 aout 2015, que l’économie nationale est entrée dans une phase de récession. S’agit-il d’une faillite proche ?

Réalités Online a contacté l’expert en économie et président de l’association tunisienne de la gouvernance (ATG) Moez Joudi. Ce dernier a expliqué qu’il s’agit d’une récession technique et qu’on ne peut savoir si c’est une récession, au vrai sens du mot, que d’ici à la fin de l’année. « Si on compare le 1er trimestre de 2015 avec le dernier trimestre de 2014, on remarque que le PIB n’a pas connu d’augmentation et que la croissance est négative. Cette tendance s’est confirmée surtout au 3éme trimestre 2015 avec l’absence de signaux de relance économique », a-t-il expliqué.

Selon lui, les principales causes sont endogènes. Il s’agit essentiellement de l’absence de mesures prises, de plans d’action clairs, d’intentions d’investissement et de réformes nettes et porteuses au profit de la relance. « Avec une structure économique non fondée sur de bonnes bases, les variables géostratégiques et politiques, l’instabilité et la récession mondiale, l’économie tunisienne a du mal à garder un rythme normal. »

Concernant la possibilité ou pas d’une faillite en Tunisie, Moez Joudi a expliqué qu’on ne peut parler de faillite mais de banqueroute. « A partir du moment où il y a un cumul de déficit, une croissance molle et une incapacité à financer les engagements, on parle de banqueroute. Et d’ici 2016-2017, Cela pourrait très bien arriver en Tunisie », a-t-il ajouté. Joudi a indiqué qu’il faut proposer des solutions, entre autres la paix sociale et le retour au calme, pour augmenter la croissance, diminuer le taux d’endettement très élevé et relancer l’économie en Tunisie.

Source: realites.com.tn