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L’avancée vers le chaos s’accélère

explosionJe me suis absenté de France pour huit jours, et cette période a été, hélas, riche en événements tragiques qui ont tout pour rendre pessimiste.

En Europe, le dossier principal a été celui de la crise grecque. Celle-ci n’est pas résolue. Elle ne le sera pas. La Grèce a été maintenue dans la zone euro par un plan de redressement qui n’a aucune chance d’aboutir à autre chose qu’à un report de la banqueroute du pays. Cette banqueroute peut être indéfiniment reportée par l’octroi de prêts qui n’en sont pas, et qui devraient être appelés dons. L’argent prêté à la Grèce ces dernières années doit être considéré comme perdu. L’argent qui lui est prêté présentement doit être considéré comme perdu lui aussi. L’argent qui sera prêté demain sera perdu encore. Le niveau de vie en Grèce continuera à baisser. Des émeutes auront lieu. La seule issue serait la sortie de la Grèce de la zone euro, mais seul le ministre allemand des finances la veut. Elle permettrait de dévaluer la monnaie et de rendre un peu de compétitivité à un pays non compétitif, et qui n’a quasiment rien pour le devenir. Ceux qui veulent le maintien de la Grèce dans la zone utilisent en général des arguments extra économiques, et parlent de plus ancienne démocratie du monde, en sautant par dessus des siècles d’histoire peu démocratique. Certains évoquent des risques géopolitiques, rapprochement avec la Russie et la Chine, transformation de la Grèce en passoire pour les islamistes, et ces risques existent effectivement, mais pour les éviter l’addition devient très salée. Quand la Grèce sortira de l’euro, car cela arrivera, les risques géopolitiques déferleront, et s’y ajouteront la possibilité offerte à l’Italie ou à l’Espagne de sortir de l’euro aussi. Ce qui serait le début de la fin pour la monnaie unique européenne dans son fonctionnement actuel. Nous ne sommes plus très éloignés du début de la fin. Construire une monnaie unique pour des pays à productivités divergentes et à systèmes politiques économiques et culturels différents est une erreur majeure que les Européens ont commise. Les effets de divergences et différences se trouvent exacerbés par la monnaie unique et pourraient mener à la désagrégation de l’Union Européenne telle qu’elle a été construite.

En France même, les débats sur la Grèce, le plus souvent débiles, car dominés par des marxistes et autres gauchistes, et qui ont vu fleurir des accusations de diktat allemand (marxistes et gauchistes pensent qu’on peut emprunter et ne pas rembourser, et que le fait qu’un prêteur puisse demander le remboursement d’un prêt est un scandale, ce qui en dit long sur leur analphabétisme économique), ont cédé la place aux propos sur la « menace terroriste », puisque des attentats ont eu lieu, et d’autres ont été déjoués. Les mots « djihadistes » ou « islamistes » ont été évités par les principaux commentateurs, ce qui n’empêche pas l’essentiel de la population de discerner d’où vient la menace. Et, incontestablement, la menace s’accentue. On a pu voir qu’elle ne s’accentue pas seulement en France. La tuerie de Chattanooga dans le Tennessee montre que les Etats Unis sont aussi visés : fidèle à elle-même, l’administration Obama a déclaré ignorer les motivations du tueur. Il a crié Allahou Akbar, mais nul à la Maison Blanche ne veut savoir ce que cela signifie. Il est vrai qu’Obama venait de prononcer une allocution de fin de ramadan vantant la beauté paisible des festivités musulmanes. Avec ce Président, les Etats Unis sont bien gardés. Nul ne l’ayant dit en France, je le dis ici, les bases militaires américaines sur le sol américain sont des « gun free zones », des zones où le port d’arme est interdit, ce qui y transforme les meilleurs soldats de la planète en cibles inoffensives pour djihadiste assoiffé de sang. Toutes les tueries ces dernières années aux Etats Unis ont eu lieu dans des « gun free zones ». La réaction d’Obama ? Songer à transformer le pays entier en « gun free zone ».

L’accord avec l’Iran signifie qu’une course régionale à l’arme nucléaire va s’enclencher

A l’échelle planétaire, l’événement le plus important a été l’accord passé entre Kerry et Obama et l’Iran, avec l’aval de la France et de l’Union Européenne. Qualifier cet accord de catastrophique serait peu dire. Ajouter qu’il constitue une reddition totale de l’administration Obama, qui s’est soumise à toutes les conditions de l’Iran des mollahs serait peu dire aussi. Cet accord constitue une trahison répugnante d’Israël, menacé obsessionnellement par le régime iranien, mais aussi une trahison des pays sunnites modérés. Il signifie que l’Iran aura très vite l’arme atomique, s’il ne l’a pas déjà, pourra se sanctuariser grâce à l’arme atomique, et dès lors financer de plus belle le terrorisme islamique, d’autant plus que la levée des sanctions va amener en peu de temps plus de cent milliards de dollars dans les caisses du régime. L’accord signifie aussi qu’une course régionale à l’arme nucléaire va s’enclencher, et que l’Europe sera directement menacée, puisque l’Iran se dote d’ores et déjà de missiles permettant de frapper nucléairement l’Europe. Il signifie aussi que l’Iran disposera de boucliers humains sur ses sites nucléaires essentiels, puisque les négociateurs iraniens ont obtenu la présence permanente d’envoyés des Nations Unies sur ces mêmes sites. Obama mériterait une poignée de main de Khamenei pour services rendus à la république islamique. Il ne l’obtiendra vraisemblablement pas. Fabius, le porte-coton de Kerry, l’obtiendra peut être puisqu’il a annoncé qu’il se rendrait à Téhéran dans les mois qui viennent, sans doute aux fins de vendre aux Iraniens l’une des cordes qui servira à le pendre. Dans la presse et la classe politique françaises, on se félicite de l’accord. On dit que l’ennemi principal est l’Etat Islamique et que l’Iran sera un allié utile pour mener le combat contre l’Etat Islamique, et on cite l’exemple de l’alliance avec Staline contre Hitler, sans se souvenir de ce qu’ont été les conséquences de l’accord avec Staline. On pense surtout à ce qu’on pourra vendre à l’Iran. Une alliance se tisse entre la Russie, l’Iran, la Chine. Obama soumet les Etats Unis à cette alliance, l’Europe se soumet pour quelques contrats.

La période récente a été riche en événements tragiques qui ont tout pour rendre pessimiste, oui. Mais nul ne s’inquiète en France. Tout va bien. C’est l’été. Les Français sont priés de laisser leur cerveau au vestiaire pour quelques semaines. A l’automne, ils reprendront leur cerveau, mais celui-ci sera, comme toujours, lessivé par la désinformation ambiante.

Guy Millière

© Guy Millière pour Dreuz.info – Source: dreuz.info

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